ETUDE DU DENOUEMENT DANS " HERNANI" .
MOUNIR TOUHAMI / REFLEXIONS .
samedi 12 décembre 2020
Sur le dénouement de" L'avare" de Molière- Explication de texte .
La situation événementielle :
Il s’agit de la scène finale, scène du dénouement de la pièce où tous les
personnages importants sont présents sur scène.
Les retrouvailles de la famille Alburcy est un coup de théâtre qui vient
contribuer à la réalisation du dénouement.
Unités de sens :
Divisons cette dernière scène en deux unités de sens :
I / Dans la première unité, Cléante disculpe Valère en avouant qu’il a la
cassette volée.
Cléante arrive enfin à faire renoncer son père à son mariage prévu avec Mariane,
il lui fait ainsi un chantage : la cassette ou Mariane. Le choix n’est pas difficile, car
pour Harpagon, ce qui compte le plus c’est de retrouver sa chère cassette.
• De même, on remarque que les répliques de Cléante sont beaucoup plus
longues que celles d’Harpagon. Dans cette scène, contrairement à la
règle, c’est le fils qui accapare la parole. Il se montre supérieur par
rapport à son père bien effacé. Rappelons qu’au théâtre, « la prise de la
parole est une prise de pouvoir », les personnages qui parlent
longuement, sont généralement plus importants que ceux utilisant de
courtes répliques.
Harpagon abasourdi et ravi par la bonne nouvelle, ne s’exprime que par de
courtes répliques interrogatives : « où est-il ? », « N’en a-t-on rien ôté ? ».
• En effet, Cléante manifeste, dans cette scène, plus de fermeté et
d’assurance que précédemment où Harpagon manifestait toute sa
tyrannie à travers ses longues tirades .
• Par ailleurs, Mariane usant de la conjonction d’opposition « Mais »,
s’oppose et corrige l’oubli de son frère se contentant de réclamer le
consentement d’Harpagon et de sa mère, tout en omettant
qu'elle a désormais un père à qui il faut la demander.
• Contrairement à Harpagon, Aselme témoignant d’une grande
générosité, ne pense qu’ au bonheur de ses enfants, c’est pourquoi il
accepte et demande à Harpagon d’accepter les deux mariages.
• Juste après, le dramaturge, encore une fois, ne s’empêche pas de caricaturer Harpagon et
son avarice qui le pousse jusqu’à demander à Anselme de payer les frais
des deux mariages, de lui acheter par là même un habit de noces, et de
payer le commissaire. C’est ce que Anselme n’hésite pas à accepter
immédiatement.
II/La deuxième unité de sens permet de dénoncer une dernière fois, dans
la pièce, le vice d’Harpagon qui refuse de payer le commissaire :
« Pour votre payement (montrant Maître Jacques), voilà un homme que je
vous donne à pendre. »
• Dans ses pièces, Molière met souvent en présence, face à face, un
personnage noble qui est le plus souvent loué, et un autre bourgeois
vicieux qu’il tourne en dérision et démystifie. C’est une façon,
certainement, de rendre hommage à une noblesse à qui il doit
beaucoup, et une manière de caricaturer une vielle bourgeoisie dont il a
toujours dénoncé les tares et les défauts :
« Harpagon- Vous payerez donc le commissaire ?
Anselme-Soit. Allons vite faire part de notre joie à votre mère.
Harpagon- Et moi voir ma chère cassette. »
L’un ne s’inquiète que de l’argent( soulignons par là même la
personnification comique de la cassette qui achève la pièce sur un
dernier éclat de rire), et l’autre, heureux d’avoir retrouvé sa famille, et ne
pense qu’à aller voir son épouse.
• Le dramaturge fait allusion, encore une fois, aux coups de bâton reçus par Maître
Jacques, rappelons ainsi le comique farcesque, et la grande influence de
la farce sur le théâtre de Molière.
• Enfin, osons affirmer que souvent dans les pièces de Molière, une
intrigue minutieusement construite, et un dénouement original bien
construit comptent beaucoup moins, que la dimension satirique de ses
œuvres. Il a toujours œuvré, avant tout à dénoncer les tares de son
époque, à « corriger les hommes en les divertissant ». Une fois sa tâche
accomplie, il trouve souvent un coup de théâtre, même invraisemblable
ou romanesque pour clore sa pièce.